Guilliers était privé de boulanger. Aujourd’hui, la donne va changer. David Houillon reprend le flambeau et compte bien attirer les gourmands dans sa boutique fraîchement rénovée.
Il peine à contenir son impatience. Et sème à tout vent sa joie d’entreprendre. A 50 ans, David Houillon reprend les rênes de l’unique boulangerie-pâtisserie de Guilliers (Morbihan). Après le départ de Philippe Ladurée et un an où le rideau du commerce est resté baissé, le bourg de 1 300 âmes est en passe de retrouver les effluves de pain frais.Â
Virage à 360 degrés
« Je me suis reconverti il y a dix ans », amorce l’Oisien de naissance. Dans une autre vie, David Houillon était essayeur sur piste dans le centre technique d’Aubevoy. Là où les nouveaux véhicules du groupe Renault sont secrètement testés.
La crise bancaire et financière de l’automne 2008 aura poussé l’homme à changer de voie. Un mal pour un bien si l’on croit celui qui gardait un souvenir immuable d’un stage effectué en boulangerie à l’adolescence. « Mon destin était tout tracé mais à l’époque, mes parents avaient suivi l’avis des professeurs qui m’orientaient vers le tertiaire. »
25 ans plus tard, retour aux premières amours. Retour le nez dans les cahiers aussi. « J’ai intégré l’école Bannette pour une formation intensive de quatre mois. A mes yeux, c’était la meilleure recette pour m’installer à mon compte. »
Rebondir à Guilliers
Et c’est à Illifaut, dans les Côtes-d’Armor, qu’il a posé les fondations de sa première affaire. « On avait eu un coup de cœur pour la Bretagne, c’était l’endroit idéal pour un nouveau départ. »
Un divorce dans les cartons, David Houillon a repris le chemin du salariat. Depuis cinq ans, il était boulanger à Ménéac. Ses pains et viennoiseries garnissaient les rayonnages du Proxi. Mais au fond de lui, il nourrissait toujours l’envie d’être un électron libre. « A travailler, autant travailler pour moi. »
Le quinqua a pris la balle au bond à Guilliers, bien décidé à « écrire une nouvelle page du commerce historique » de la petite commune rurale. Et malgré les heures de travaux qui l’attendaient pour remettre la boutique en ordre, l’homme s’y voyait déjà .
« Avec 130m2 de surface, on a de quoi faire un bel outil » sourit celui qui fabriquera dès ce matin, pains traditionnels et spéciaux, viennoiseries et pâtisseries « plus élaborées le dimanche. » Isabelle, sa compagne, sera le visage de la boutique rebaptisée Aux délices de Guilliers.
Source: Le Ploërmelais.